Le 15 août 1944, les Alliés, qui ont effectué en juin un débarquement gigantesque sur les côtes normandes mais sont bloqués dans leurs progression vers l’est, lancent un deuxième débarquement en France, sur les côtes du Var : l’opération Anvil Dragoon.
En même temps, divers groupes de résistances intérieures attaquent les forces allemandes, leurs soutiens et les infrastructures dans le but de retarder la remontée vers le nord d’unités de la Wehrmacht quittant le sud de la France pour se joindre à celles qui combattent les troupes alliées débarquées en Normandie.
L’enjeu est donc d’importance et la France libre envoie depuis Alger des missions Jedburgh, composées de deux officiers et un radio pour « encadrer » les maquis. Ainsi, en Ariège, le 8 août, le futur général Bigeard est parachuté et joue à partir de ce moment un rôle, important mais discuté, dans l’action des Résistants pour libérer le territoire du département.
Lavelanet et Pamiers sont libérées sans combats, les troupes allemandes ayant évacué ces villes avant l’arrivée des résistants. Ce n’est pas le cas de Foix et de Saint-Girons.
A Foix, les guérilleros espagnols ont joué le rôle le plus important, aussi bien dans la cité comtale le 19 août que lors de la bataille de Prayols le lendemain. Le récit de la bataille de Foix et la compréhension de ses enjeux sont l’objet de débats assez vifs, comme le montre cet article de La Dépêche du Midi daté du jeudi 19 août qui rend compte d’un désaccord sur un texte dévoilé par le maire de Foix : https://www.ladepeche.fr/2021/08/17/ariege-desaccord-memoriel-sur-fond-de-liberation-de-la-ville-de-foix-9737092.php
Certains mots sont excessifs, assurément. Mais cette question est complexe et mériterait sans doute une étude historique approfondie et renouvelée. Le regretté Claude Delpla a fourni un récit très détaillé de la Libération de l’Ariège, mais on pourrait le compléter par une analyse fouillée des forces en présence, des conflits entre elles, des responsabilités, etc.
En tout cas, le sujet de l’action des délégués militaires de la France libre auprès de la Résistance intérieure est un sujet brûlant, et pas seulement en Ariège, comme le montre ce compte-rendu de livre : https://clio-cr.clionautes.org/la-resistance-confisquee-les-delegues-militaires-du-general-de-gaulle-de-londres-a-la-liberation.html
A Saint-Girons, le 20 la ville est libérée par les résistants du maquis de la Crouzette. Pour quelques photos inédites de la Libération de Saint-Girons, voir le site https://dejean-rene.blog4ever.com/photos-exclusives-de-la-liberation-de-saint-girons-aout-1944, dont nous avons extrait celle-ci :
Mais une colonne allemande forte de deux mille hommes traverse ensuite la ville en terrorisant les habitants. Elle ne s’y arrête pas, prenant la route de Foix et commettant le 21 le massacre de Rimont.
Des cérémonies, certes allégées en raison de la crise sanitaires se sont déroulées hier à Pamiers et aujourd’hui à Foix et d’autres se tiendront à Saint-Girons vendredi 20 août et à Rimont dimanche 22 août.
Aux côtés des municipalités, de l’ANACR et d’autres associations, MRA-ST soutient bien entendu ces cérémonies. En effet, la mémoire des ces moments dramatiques est essentielle à nos yeux pour permettre la compréhension du monde d’aujourd’hui.