Des chalands de débarquement (LCT) britanniques devant les côtes normandes
Photo : US National Archives
Le 6 juin 1944, l’opération Neptune permettait aux Alliés de prendre pied sur le continent. Une phase de bombardements et d’opérations aéroportées a préparé l’arrivée sur les plages de la Manche de plus de 150 000 hommes, dont 3 000 Français (environ 2 % du total).
Les commémorations cette année ont vu la présence du président des États-Unis Donald Trump aux côtés du président français Emmanuel Macron. Cela est bien normal, mais on peut s’interroger sur l’absence d’invitation au chef d’État de la Russie, État successeur de l’Union soviétique. Certes, les désaccords ne manquent sans doute pas avec M. Poutine, mais est-ce une raison suffisante pour négliger le fait que c’est la Grande Alliance, comprenant l’URSS, qui a permis la victoire sur les puissances de l’Axe, au premier rang desquelles l’Allemagne nazie ? La contribution de l’Armée rouge à la victoire a de plus en plus tendance à être oubliée, ce qui constitue une sorte de réécriture de l’histoire désignant les Occidentaux comme seuls vainqueurs de la Seconde guerre mondiale.
Ceci posé, rendons hommage aux soldats américains, britanniques, canadiens, australiens, néo-zélandais, mais aussi membres d’armées alliées dont les pays étaient occupés, comme les Forces Françaises libres, les Polonais, les Belges, les Néerlandais, les Tchécoslovaques, les Norvégiens, etc., qui ont débarqué dans des conditions extrêmement difficiles.
Sur la photo ci-dessous, prise par un photographe de l’Armée américaine, Robert F. Sargent, une barge de débarquement transporte la compagnie E du 16e régiment d’infanterie de la 1e division d’infanterie américaine. Au cours de la phase initiale du débarquement, les deux-tiers des soldats de la compagnie ont été perdus.
Into the Jaws of Death, photographie des troupes américaines avançant dans l’eau d’Omaha Beach le . US National Archives
Rappelons enfin que la Résistance intérieure française a pris sa part au Débarquement puisque elle avait reçu l’ordre de harceler les troupes allemandes sur tout le territoire. Le général Dwight Eisenhower avait à l’époque estimé à quinze divisions l’impact de la Résistance intérieure française. Il semble difficile de faire une estimation aussi précise. L’historien Olivier Wievorka, pense, lui que « avec ou sans la Résistance, la France aurait été libérée, mais pas de la même manière : la Libération aurait été plus difficile, plus sanglante et moins rapide ». En effet, la Résistance intérieure a fourni des renseignements, freiné des mouvements de troupes allemandes et contribué à la sécurisation des zones libérées.
Le président Macron a par ailleurs participé mercredi 5 juin à une cérémonie en hommage à 70 résistants exécutés par les Allemands le 6 juin dans une prison de Caen.