Conchita Ramos était une républicaine espagnole, résistante en France, déportée, survivante des camps nazis et militante active de la mémoire.
Née Conception Grangé Beleta le 6 août 1925 à Torre de Capdella, dans la province de Lérida en Catalogne, elle fut élevé par son oncle et sa tante Jaime (Jacques) et Elvira Beleta qui habitaient Toulouse.
En 1942, ils s’installent tous les trois à Pény, hameau de Gudas, près de Varilhes, avec Marie Ferrer, fille d’Elvira. Ils participent à la Résistance locale, en particulier Jacques Beleta cache dans ses chantiers forestiers des maquis espagnols.
En avril 1943, des rafles sont opérées dans plusieurs chantiers à la suite de dénonciations. Jacques Beleta se réfugie en Andorre.
Le matin du 24 mai 1944, la Milice fait irruption dans la maison. Au cours d’une fusillade, un gradé de la Milice (chef de trentaine) est tué, deux guérilleros s’échappent, mais le commandant Rios et les trois femmes, Conchita Ramos, Elvire Beleta et Marie Ferrer sont arrêtés et emmenés à Foix où ils sont torturés dans la villa Lauquié. Rios décède à l’hôpital de Foix.
Conchita Grangé, Elvire Beleta et Marie Ferrer sont ensuite emprisonnées à la prison Saint-Michel de Toulouse. Conchita est torturée par la Gestapo mais ne parle pas durant les sept interrogatoires.
Elle est déportée avec sa famille par le convoi dit du Train fantôme, parti de Toulouse début juillet 1944 avec 800 personnes et arrivé près de deux mois plus tard dans les camps de la mort à Dachau. Elle est ensuite transférée le 9 septembre au camp de Ravensbrück alors qu’elle vient d’avoir 19 ans, puis au camp de concentration d’Oranienburg-Sachsenhausen.
En 1945, elle connaît les Marches de la mort avant d’être secourue par l’armée soviétique. A la fin de la guerre, elle retourne en France. Elle épouse le guérilléro catalan Josep Ramos à Toulouse et s’installe dans la ville.
Personnalité très connue à Toulouse, elle témoigne inlassablement auprès des plus jeunes jusqu’à son décès en 2009.
Décorée de nombreuses distinctions, elle est notamment élevée au grade de commandeur de l’ordre national du Mérite en 2008.
Pour plus de détails, vous pouvez consulter le livre de Suzel Nadouce, Et un train noir les emporta… Les déportés de Varilhes, publié en 2001, chapitre « La Rafle de Pény du 24 mai 1945. Elvire Beleta, Marie Ferrer, Conchita Grangé »‘, pages 127 à 159