Le 3 mai 1936, le deuxième tour des élections législatives envoyait à la Chambre des députés une majorité de députés appartenait à une coalition de Front populaire regroupant le parti radical, la SFIO (parti socialiste) et le Parti communiste.
Quelle rapport avec la Résistance ? Eh bien ! Cette coalition s’était constituée d’abord pour contrer le danger de l’extrême-droite, dans un contexte européen marqué par la menace fasciste. Après la journée du 6 février 1934, qui avait fait craindre un renversement du régime républicain par les « ligues factieuses », les militants de bases et les intellectuels avaient poussé à l’unité entre les deux partis ouvriers rivaux depuis 1920 et le parti des classes moyennes, le « Parti républicain, radical et radical-socialiste ».
Par ailleurs, le programme du Front populaire présente des poins communs avec celui du Conseil National de la Résistance, une philosophie commune, celle d’une République sociale.
Les multiples grèves des mois de mai et juin, les congés payés, la semaine de 40 heures, les conventions collectives ont marqué les mémoires. Mais le choix de la politique de non-intervention en Espagne, l’échec de la politique économique ont assombri le gouvernement Léon Blum et ont même assez rapidement entraîné sa chute dès le 21 juin 1937.
Le régime de Vichy tenta d’attribuer au Front populaire la responsabilité de la défaite de 1940, maisça a été un échec puisque le procès de Riom (1942) tourna à l’avantage des accusés dont Léon Blum et que les historiens ont montré que le Front populaire avait augmenté la production d’armement et que la défaite de 1940 devait plutôt être attribué aux carences de l’État-major.